top of page
4234BBEC-CB6A-44B7-9A65-820D69A77302.jpeg

La micro-réussite de Légitime défense tient à une qualité assez rare dans le néopolar français : une humilité qui sait aller droit au but, sans passer par la case maniériste (l'ombre des classiques US) ni prétendre à une spécificité française (l'horrible versant Olivier Marchal).

Si cette histoire de descente aux enfers d'un père de famille se suit comme un bon roman de gare, c'est que Pierre Lacan ne mésestime jamais la question du genre. Le réalisme un peu blafard, l'apparent repli dans une espèce de médiocrité naturaliste (sommet : les moustaches de Jean-Paul Rouve) n'entravent jamais la mécanique sadique et cannibale du récit.

L'autre surprise vient du fait qu'à aucun instant, Lacan ne cherche à faire de son personnage un héros qui s'ignore. Embarqué malgré lui dans l'intrigue d'un autre personnage (le père disparu dont il s'agit de payer la dette), Rouve, grise mine et

yeux cernés par la fatigue, joue à mi-chemin de la crise nerveuse et de l'absence à

lui-même : cette drôle de trivialité lunaire n'est pas sans charme et fait tache d'encre sur tout le film.

 

Vincent Malausa

CHRONIQUE | 23 mars 2011

Par BAYON

Dans Légitime Défense, la moustache patine le comique des

Robins des Bois Jean-Paul Rouve, à la Christophe. C'est une

année Rouve, mine de rien. Antihéros un peu mince, 44 ans

oubliables... et d'un coup, deux sorties en vue. Après

Poupoupidou, ce nouveau polar vedette, plus fin que son titre au

fait. Ce qu'il y a de mieux en promo, au rayon noir.

Très France profonde, l'intrigue est épaulée par le grouillant

Olivier Gourmet, excellant là au truandage barbichu calibré, et

Claude Brasseur, privé au rancart stylisant à mort la sienne.

Plus Rouve, donc, nickel en cave taloché qui se rebiffe.

L'embrouille foireuse, convaincante donc contaminante, fait un

thriller au charme poisseux à la Héléna (qui irait bien à la

réalisation), rythmé d'actions, poursuites, coups bas et morts.

Trop pour bien faire : sept à la semaine, c'est du génocide

préfectoral. Sans compter les extra : chat, et bébé surtout. Le

linge sale en famille à la clef ne gâte rien : double vie, jeu, razzia

sur la schnouffe. Bien vaseux, bien vu, bien joué.

D0765405-33AA-437E-9777-8CA548331DE1.png
5EC629C1-92A8-487F-8412-06385D9D1070.jpeg

Ce premier film de Pierre Lacan n'a rien d'une psychanalyse : c'est un bon petit polar français ficelé à l'ancienne, avec ses personnages bruts de décoffrage.

Schéma éprouvé : le fils d'un détective privé découvre la double vie trouble de son papa, qui a disparu et qui est recherché par des truands menaçants. 

Ce film noir bien rythmé doit beaucoup à l'épaisseur humaine de ses acteurs : Jean-Paul Rouve est subtil dans le rôle contenu du héros, Olivier Gourmet, excellent en parrain local, et Claude Brasseur, au poil en ex-associé du père, mais aussi Marie Kremer, très bonne en maitresse troublante... Malgré son titre et une invraisemblance finale, c'est une réussite.

 

David Fontaine

Mis à jour 16-03-2011 08:50

Légitime Défense : un polar sous haute

tension

Avec Légitime Défense, Pierre Lacan livre un premier film sombre et réaliste. Et offre à Jean-Paul Rouve un contre-emploi fort convaincant.

Légitime Défense

Réalisateur : Pierre Lacan

Acteurs : Jean-Paul Rouve, Olivier Gourmet, Claude Brasseur

NOTRE AVIS ◼◼◼◼◻

Benoît, un jeune père de famille, enquête sur la disparition de son père, détective privé. Et découvre des secrets qui vont mettre sa vie, et celle de ceux qu’il aime, en grand danger... Librement inspiré du roman Terminus plage, d’Alain Wagneur, publié en 2005 chez Actes Sud, Légitime Défense est le tout premier long métrage de Pierre Lacan, 40 ans, autrefois comédien chez Denis Dercourt et Bertrand Tavernier, passé à la réalisation il y a une dizaine d’années avec une série de courts métrages remarqués en festivals.

Le résultat ? Un thriller à la française, sec et nerveux, traversé par une mélancolie troublante. “Je voulais exprimer une colère très personnelle autour du thème de la transmission, l’idée que le monde dans lequel on vit n’est pas tout à fait celui qu’on nous avait promis”, explique le cinéaste, qui prend un malin plaisir à briser les illusions de son héros, désemparé par les “cadavres” du paternel.

“Benoît est photographe, son père un ancien flic. Leurs univers sont radicalement opposés et l’enquête qu’il va mener, aussi terrifiante soit-elle, va lui permettre de définitivement s’affranchir. De devenir enfin un homme.” D’un point de vue esthétique, la mise en scène se veut nette et sans fioriture, ponctuée par quelques séquences oniriques très réussies. Mais c’est bien la violence, frontale mais jamais gratuite, qui marque le spectateur. “Sa position ne devait pas être confortable”, confirme Pierre Lacan. “D’où l’aspect brut et rugueux de l’ensemble. Parce que chaque mort a son poids.”

Clé de voûte de l’édifice : le choix plutôt inattendu de Jean-Paul Rouve pour interpréter Benoît. “Il y a chez lui un côté sombre, torturé et complexe, qu’il n’exploite pas toujours à l’écran,” souligne le cinéaste, fan de longue date du comédien. “Et puis je voulais aussi quelqu’un auquel le public puisse s’identifier. Jean-Paul, c’était parfait. Contrairement à d’autres, on ne l’a pas vu mille fois avec un flingue à la main !”

429F4646-AEAC-462F-942B-7E719EE68216.jpeg

JÉRÔME VERMELIN

jerome.vermelin@publications-metro.fr

Metrofrance.com

641A5FF3-FF79-453F-9BEA-D54F9B4CCD84.jpeg

LÉGITIME DÉFENSE

PAYS : FRANCE

ANNÉE DE PRODUCTION : 2011

DATE DE SORTIE : 16 MARS 2011

GENRE : POLICIER

DURÉE : 86 MIN

REALISATEUR : PIERRE LACAN

ACTEURS : JEAN-PAUL ROUVE, CLAUDE BRASSEUR, OLIVIER GOURMET, MARIE KREMER, GILLES COHEN

DISTRIBUTEUR : HAUT ET COURT

FORMAT DE TOURNAGE : 35 MM

RATIO D'IMAGE : 2.35

COULEUR

 

15 mars. 2011 Par Laurent Pécha

En adaptant un roman de gare pour son premier film, Pierre Lacan savait pertinemment qu'il n'allait pas marquer le polar d'une pierre blanche. L'ancien comédien a donc opté pour un récit totalement axé sur l'efficacité quitte à signer une oeuvre parfois trop sèche en émotions et en empathie pour ses personnages. 

 

Mais difficile de ne pas éprouver un vrai petit plaisir de cinéma éphémère devant un film qui va droit au but en ne s'encombrant presque jamais d'une séquence inutile tout en offrant une narration éclatée qui l'éloigne du téléfilm policier cher à nos chaînes hertziennes. On suit ainsi avec intérêt la descente aux enfers d'un homme ordinaire rattrapé par son passé (Jean-Paul Rouve, excellent en monsieur tout le monde dépassé par les événements jusqu'au jour où...) et pourchassé de toutes parts.

 

En choisissant, à l'image d'une poursuite en voitures filmée à hauteur de conducteur, de rester constamment dans une succession de séquences réalistes (hormis une fin « too much » qui prête à discussion), Lacan vise juste et permet une identification au récit que la relative simplicité psychologique des personnages n'offre guère. 

 

Dans le paysage bien pauvre du cinéma policier hexagonal, Légitime défense fait office de belle promesse. Comme l'avait été Contre-enquête en 2007.

Loin des affreuses esbroufes de Olivier Marchal et de Frédéric Schoendoerffer, Pierre Lacan a construit son récit comme dans un film de détective privé avec un début (étonnant), un milieu (inquiétant) et une fin (inattendue) où la figure du père est omniprésente : le père qu'on recherche et celui qu'on va devenir. On préférera toujours cette simplicité-là au néo-polar par des français prétentieux qui copient l'Asie et les Etats-Unis sans personnalité. Et les plus scrogneugneus de la rédaction pourront toujours trouver l'ensemble trop classique, bah, on préfère les classiques qui ont du talent aux malins sans âme qui se vautrent dans la beaufitude sans le savoir. Car Légitime défense, c'est aussi et surtout une vraie histoire intime et complexe d'un homme poussé au bord du gouffre qui apprend à devenir adulte et à assumer ses responsabilités. C'est à la fois une enquête policière et un récit initiatique mais il ne s'agit pas d'un film qui mise tout sur l'atmosphère comme les moins bons Guillaume Nicloux (Cette femme-là). Il n'y a pas d'arbre qui cache la forêt.

 

Ce qui séduit justement ici, c'est justement l'absence de prétention et donc l'absence d'une mise en scène tape-à-l'oeil, le réalisme pur qui à défaut d'avoir de l'exubérance ou de l'originalité propose de respecter les moindres mouvements du personnage principal et ses rencontres hostiles ou heureuses. Il faut reconnaître au réalisateur une capacité à créer une vraie dramaturgie en créant un suspense sans faire abstraction des conventions du genre. On est en territoire familier, oui, d'accord, mais ça n'est jamais un point faible, au contraire. Légitime Défense est d'ailleurs amusant à comparer avec Poupoupidou qui est sorti récemment et dans lequel on retrouvait déjà l'excellent Jean-Paul Rouve. Ce sont deux films noirs mais tellement différents l'un de l'autre qu'ils finissent par créer les deux faces d'une même pièce. Bref, pour toutes ces bonnes raisons, l'ensemble se révèle assez fréquentable grâce à l'interprétation lumineuse de ses acteurs et ses rebondissements tranchants comme l'acier.

Légitime Défense

 

La critique d'Excessif

 

L'HISTOIRE : Benoît, jeune père de famille, mène une vie heureuse et sans histoire. Un jour, son père, détective privé, disparaît mystérieusement. Benoit va découvrir le passé trouble d'un père qu'il pensait connaître. Et pour la première fois, il va devoir se battre pour sauver sa peau et protéger les siens.

 

Jean-Paul Rouve, exceptionnel dans un bon polar made in France

Alexandre LE FLOCH

E8CB1F65-49AB-4037-AE5E-CD6289512E66.jpeg
bottom of page